Archives de Catégorie: Divers

Appel à publication : « Rationalité de la science économique »

C.H.

Ce mois de novembre a tellement été chargé que j’en ai presque « oublié » de blogguer… Je vais quand même prendre le temps de relayer cet appel à publication de la revue de philosophie Noesis qui fera paraître début 2013 un dossier thématique sur la « rationalité de la science économique ».

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Agences de notation financière et bêtise politicienne

C.H.

Deux informations en relation avec les agences de notation financière et les histoires de AAA me font dire que, décidément, les politiques feraient bien de prendre des cours d’économie.

Tout d’abord, on apprend que Bruxelles veut davantage réguler le secteur de la notation financière. Outre qu’il s’agirait d’une troisième salve de mesures en deux ans et demi, sachant que les deux premières n’ont manifestement pas été très efficaces, certaines d’entre elles me semble étranges, pour rester gentil. Par exemple, on peut lire dans l’article du Monde que

A l’avenir, l’ESMA, le régulateur européen des marchés, pourra ainsi suspendre de manière temporaire la notation d’un Etat dans certaines circonstances « exceptionnelles ». Un moyen d’éviter de rééditer deux précédents qui avaient particulièrement agacé les autorités européennes : les dégradations, par l’agence Moody’s, au rang de junk bonds (obligations pourries) des dettes grecque, en juin 2010, et portugaise, en juillet 2011, juste après que ces pays aient négocié un programme européen d’assistance.

Par hasard, il ne pourrait pas venir à l’idée des commissaires européens que le simple fait de suspendre une notation est déjà en soi une information qui peut être mise à profit pour les agents sur les marchés financiers ? Le problème n’est même pas les dérives potentielles de ce genre de dispositif (suspendre la notation dès que l’on craint une dégradation) mais plutôt qu’il serait tout simplement au mieux inutile, au pire inefficient car pouvant générer une sur-réaction.

Par ailleurs, les lumières de l’UMP attaquent Hollande pour sa dernière déclaration où il estime que les marchés financiers ont déjà, de fait, anticipé une dégradation de la note de la dette souveraine française. Pour l’UMP, Hollande « ne se comporte pas en homme d’Etat » ou de joue « le jeu de la défaite » (ça veut dire quoi au juste ?). Je ne sais pas si Hollande a la carrure d’un homme d’Etat, en tout cas ici il est un peu plus éclairé (ou moins hypocrite) que certains à l’UMP : qu’on le veuille ou non, il y a un indicateur objectif qui révèle très bien l’opinion des marchés financiers, c’est le fameux spread entre la France et l’Allemagne sur le taux des obligations. Depuis quelques jours, celui-ci ne cesse de s’accroître. Peut être que les « marchés » ont tort, mais toujours est-il que cet indicateur montre de manière évidente que le AAA de la France et le AAA de l’Allemagne n’ont pas le même statut. C’est un fait. Et nier que cela soit largement du au fait que les agents anticipent une évolution défavorable de la situation de l’endettement français (et donc à une baisse de la note), c’est ne pas comprendre grand chose au fonctionnement des marchés financiers.

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Le théorème d’Arrow

C.H.

Non, non, je ne parle pas du fameux théorème de possibilité de Kenneth Arrow, mais d’une autre de ses idées très importantes pour tout chercheur en économie :

A placarder dans vos bureaux…

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Séminaire de l’Economie des conventions

C.H.

Un message d’auto-promotion : je serai à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense vendredi prochain (21 octobre, à 14h) où je présenterai mon papier « The Institutional Dimension of Salience: Common Understanding and Embeddednes » dans le cadre du séminaire de l’Economie des conventions. A ma connaissance, la participation à ce séminaire est ouverte à tous, sans besoin de s’inscrire préalablement.

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« Prix Nobel » d’économie 2011

C.H.

Comme vous le savez surement déjà, le « prix Nobel d’économie » 2011 a été remis à deux macroéconomistes, Thomas Sargent et Christopher Sims pour, dixit le comité, « leurs recherches empirique sur la causalité en macroéconomie ». Je suis loin d’être le mieux placé pour commenter ce prix, aussi je vous renvoie volontiers vers ce billet chez Mafeco et vers celui d’Alex Tabarrok de Marginal Revolution. Concernant Sargent, je relève toutefois une contribution essentielle à la théorie des anticipations rationnelles (qui n’a pas été récompensé en tant que tel toutefois) avec l’idée que les agents peuvent éventuellement connaître le « bon » modèle de l’économie mais uniquement au terme d’un processus d’apprentissage. On peut alors interpréter les anticipations rationnelles en termes de « self-confirming equilibrium » (SCE) avec une propriété fondamentale : tous les équilibres en anticipations rationnelles sont des SCE, mais tous les SCE ne correspondent pas à des équilibres en anticipations rationnelles. Cela s’explique par le fait que les agents peuvent avoir des croyances fausses concernant les comportements hors du sentier d’équilibre (croyances qu’ils n’ont pas la possibilité de réviser).

Un peu en marge, on peut relever cette intéressante observation de Noah Smith relative à la nature des travaux qui sont récompensés par le « prix Nobel d’économie » :

What people need to understand about the « Economics Nobel » is that it is not a prize for a specific discovery, like the science Nobels (medicine, physics, and chemistry). It is more of a lifetime achievement award, like the Fields Medal in mathematics. The reason this is so is that to get a science Nobel your discovery actually has to be verified empirically, while in economics, convincing empirical verification is extremely rare. So what ends up happening is that « Economics Nobels » are generally given either for A) development of new techniques and methods, or B) theories that tell interesting stories.

Je ne m’étais jamais fait cette réflexion, mais elle me semble assez juste : clairement, le Nobel d’économie récompense la plupart du temps (et même si ce n’est pas toujours explicite dans l’annonce faite par le comité) le ou les lauréats pour l’ensemble de leur contribution plutôt que pour une « découverte » spécifique. C’est a fortiori le cas pour tout ce qui concerne la macroéconomie où, par définition, on a a beaucoup de mal à estimer empiriquement la validité des théories (c’est beaucoup plus relatif en ce qui concerne la microéconomie). Il est finalement assez ironique que le Nobel d’économie soit, sur ce plan, plus proche de l’esprit du Nobel de littérature que de celui du Nobel de médecine ou de physique.

 

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Le (non) pluralisme de la recherche économique en France

C.H.

Voici un communiqué de l’AFEP (Association Française d’Economie Politique) que je vous invite à lire et à faire circuler. Cela est révélateur d’un sérieux problème concernant l’évaluation de la recherche en économie (et plus largement du métier d’enseignant-chercheur en économie) en France. Et ce n’est malheureusement pas un cas isolé.

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Appels à communication

C.H.

Pour information, voici deux appels à communication pour des colloques se tenant l’année prochaine et qui pourraient intéresser certains lecteurs :

* Science-Po Lille et les Cahiers d’économie politique organisent un colloque de philosophie économique qui se tiendra les 21 et 22 juin 2012. L’appel à communication est ici. Deadline pour les soumissions des abstracts : 15 octobre 2011.

* L’AFEP (Association Française d’Economie Politique) organisera son congrès annuel en partenariat avec l' »Association for Heterodox Economics » et l »International Initiative for Promoting Political Economy » du 5 au 8 juillet 2012 à Paris. L’appel à communication est ici. Deadline pour la soumission des abstracts : 31 janvier 2012.

Au plaisir de vous y voir (sous réserve d’acceptation des communications, bien entendu).

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Les effets pervers de la course à la publication

C.H.

Le dernier numéro du Journal of Economic Perspectives comprend une étonnante correspondance entre David Autor, rédacteur en chef de la revue, et Bruno Frey, un chercheur internationalement reconnu notamment pour ses recherches au croisement de l’économie et de la psychologie. La dicussion concerne un article récemment publié par Frey et deux co-auteurs dans le JEP,  « Behavior under extreme conditions: The Titanic Disaster« . Les plus anciens lecteurs de ce blog se souviendront que j’avais d’ailleurs consacré un billet à une précédente version de cet article. Il s’avère que suite à la publication de l’article, le rédacteur en chef du JEP s’est aperçu que les mêmes auteurs avaient déjà publié différentes versions (mais manifestement très ressemblantes à l’article du JEP) dans pas moins de trois autres revues. L’éditeur affirme qu’il n’avait pas connaissance de deux de ces trois publications où moment où l’article a été accepté pour être publié dans le JEP, sans quoi il aurait été refusé.

Il est clair que publier trois ou quatre versions rigoureusement identiques d’un même papier est contraire à n’importe quelle éthique de la recherche que l’on puisse imaginer. En même temps, sans pour autant relativiser la responsabilité des auteurs concernés, il faut quand même noter que la duplication des articles est une chose assez courante, au moins en économie, même si la plupart du temps elle se fait de manière beaucoup plus subtile que dans l’exemple ci-dessus. C’est l’un des multiples effets pervers de l’obsession bibliométrique qui réduit l’évaluation de la recherche (et dont dépendent entre autres promotions et allocation de financements)  au comptage du nombre de lignes sur le CV ou, pire, à une subtile addition de « points » suivant le rang des publications. En clair, les chercheurs ne prennent plus le temps de lire les travaux de leurs collègues pour les évaluer. C’est notamment ce qu’avait pointé du doigt le collectif Zadig, un collectif d’enseignants-chercheurs en économie, dans une lettre ouverte à Valérie Pécresse, alors encore ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

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La fin du double anonymat

C.H.

L’American Economic Association a décidé de mettre fin à compter du 1er juillet au principe du double anonymat dans le processus d’évaluation des articles dans les revues qu’elle édite. Si les rapporteurs seront toujours anonymes, en revanche les rapporteurs connaîtront l’identité de l’auteur ou des auteurs des articles qu’ils évaluent. Il semble que les sciences de la nature fonctionnent depuis assez longtemps sur ce schéma.

Au-delà du fait qu’il est évident qu’avec internet, le double anonymat était bien souvent uniquement théorique, on peut se demander quel type d’impact peut avoir ce changement. En clair, le risque n’est-il pas de favoriser les chercheurs réputés, bénéficiant d’un a priori favorable ? A l’inverse, le fait d’être doctorant ou jeune chercheur ne peut-il pas être un avantage en incitant certains rapporteurs à se montrer plus « pédagogiques » dans leur rapport ? En prenant un peu plus de hauteur, il est intéressant de constater que cette évolution remet partiellement en cause la dimension bureaucratique (au sens de Weber, c’est à dire fondée sur l’impersonnalité) du processus scientifique.

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(Prediction) Markets in Everything

C.H.

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3 bougies

C.H.

Ce blog fête aujourd’hui ses 3 ans d’existence. Quand je l’ai commencé, je ne pensais franchement pas être en mesure de tenir le cap aussi longtemps. Le rythme des billets a certes un peu baissé depuis un an et demi, mais les idées et l’énergie sont toujours là. Je profite de cette occasion pour remercier les lecteurs du blog à la fois pour leurs commentaires mais aussi pour les occasionnels coups de main que certains m’ont donné concernant mes travaux académiques. Je remercie ceux qui m’ont fait parvenir des ouvrages (j’aime bien les livres), même si je n’ai pas toujours eu la possiblité d’en parler sur le blog. Enfin, je remercie les personnes qui m’ont donné l’opportunité d’écrire pour un public plus large (exercice qui n’est pas toujours évident !).

Il se trouve aussi que le blog approche de la barre des 1000 billets (encore une soixantaine). Je vais réfléchir à un moyen de marquer le coup. Des idées ? 

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Comment les journalistes doivent-ils rendre compte des phénomènes économiques ?

C.H.

Un intéressant article de Télérama sur le traitement de la crise économique par les journalistes est signalé sur le forum d’Econoclaste. L’article insiste d’une part sur le problème de formation des journalistes et d’autre part sur le caractère biaisé des « experts » consultés par les médias. Cependant, comme le remarquent d’ailleurs certains commentateurs sur le forum, l’essentiel du problème n’est peut être pas là. Certainement, la formation économique de la plupart des journalistes laisse à désirer. A moins d’avoir fait une formation spécifique de journalisme économique (je sais qu’il existe quelques Master d’économie en France qui proposent un tel parcours), il ne faut pas s’attendre à ce qu’un journaliste soit capable de comprendre, et encore moins de rendre de manière satisfaisante, d’une crise financière ou autre phénomène dans le même genre. Néanmoins, quand bien même les journalistes seraient plus au point, cela ne résoudrait pas tous les problèmes.

En ce qui concerne le caractère biaisé des experts, cela se discute. Déjà, remarquons que l’article de Télérama est également biaisé car il laisse entendre que les « bons » économistes sont de gauche. En fait, les médias sont tous et en permanence biaisés, et pas seulement sur les questions économiques : Libération ou Marianne sont « de gauche » et vont plutôt interroger des « experts » de gauche, l’inverse pour Le Figaro ou Le Point.

Le problème plus fondamental tient à mon avis à la nature des phénomènes économiques (et de la plupart des phénomènes sociaux du reste), et notamment à leur caractère impersonnel. Depuis Adam Smith, l’économie s’est constituée comme la science sociale étudiant les mécanismes décentralisés et impersonnels, à commencer par le marché. Les phénomènes économiques résultent de l’action de personne en particulier mais de tout le monde en général. Cela est notamment vrai pour une crise financière. Cette dimension impersonnelle est particulièrement destabilisante car les médias grands publics tendent à personnifier l’actualité. C’est la raison pour laquelle, comme le relève l’article de Télérama, très rapidement les médias en sont arrivés à rendre compte de la crise financière au travers de personnalités telles que Bernard Madoff ou Jérôme Kerviel, produisant ainsi un effet loupe sur des aspects anecdotiques mais au combien symboliques, empêchant au final le public de comprendre les véritables rouages de la crise. Parfois, la personnification se fait de manière plus floue, comme l’exemple récent de la crise de la dette grecque dont la cause a été presque systématiquement ramenée aux « spéculateurs » ou aux agences de notation.

Mais fondamentalement, le problème ne vient pas des journalistes car ils ne font finalement que produire une explication qui est à peu près la seule audible par le grand public. Quiconque a déjà enseigné l’économie à des étudiants a pu se rendre compte de la difficulté à faire comprendre l’idée que beaucoup de phénomènes économiques sont plus que le produit de quelques volontés individuelles. Comprendre le fonctionnement du marché, comment celui-ci parvient à coordonner l’offre et la demande de manière décentralisée, est souvent difficile (les enseignants ont leur part de responsabilité d’ailleurs puisque souvent on commence à présenter le fonctionnement du marché au travers de la fiction du commissaire-priseur walrassien !). C’est également vrai d’ailleurs quand on veut démontrer « l’anti-main invisible », à savoir que des actions décentralisées peuvent donner lieu à des résultats néfastes. Quand on veut présenter une situation ayant la structure d’un dilemme du prisonnier à des étudiants, leur réaction est souvent de ne pas comprendre pourqui des individus rationnels ne peuvent pas voir qu’il y a une solution collectivement optimale.

Deux explications complémentaires et non exhaustives à ce fait me viennent à l’esprit. La première (que j’avais également développé ici), celle que défendrait un psychologue évolutionnaire, est que les hommes ont vécu pendant la majeure partie de leur histoire dans des petites communautés (jamais plus de 100 personnes) dans lesquelles ils avaient un contact physique et visuel avec tout le monde. Dans une petite communauté, il est plus facile d’identifier une personne responsable d’un phénomène donné. On peut même imaginer que nos capacités cognitives ont été sélectionné pour repérer les « tricheurs » ou, plus généralement, pour repérer des patterns et des relations de causalité spécifiques. Le problème, c’est que le monde économique d’aujourd’hui est infiniment plus complexe, qu’il est devenu impossible de remonter simplement la chaine de causalité pour repérer le « coupable » et que, plus fondamentalement, de tels coupables n’existent pas (j’avais appelé ça le « biais conspirationniste » dans un précédent billet).

Un autre explication, qui découle de la précédente, a trait au fait que la plupart des personnes ne perçoivent l’économie qu’au travers des leviers d’action (politiques) que l’on peut avoir dessus. Ici, la responsabilité incombe essentiellement aux hommes politiques, dont le fond de commerce est de prétendre qu’ils peuvent influer sur les phénomènes économiques. Comment influer sur quelque chose d’impersonnel ? Conceptuellement, ce n’est pas forcément évident à saisir, d’où cette tentation de toujours repérer le responsable. C’est à fois rassurant pour celui qui subit les phénomènes économiques, et valorisant pour celui qui cherche à se faire élire. Au final, les journalistes ne font finalement que répondre à une demande.

Il y a enfin un dernier aspect qui est problématique pour le traitement de l’information économique par les médias : l’économie, ce n’est pas de « l’actualité ». Les phénomènes économiques sont le produit de causes à la fois multiples et historiques. La cause de la crise économique, ce n’est pas la chute de Lehman Brothers comme le traitement médiatique a pu parfois laisser le croire. C’est un faisceau de relations causales qui, pour certaines d’entre elles, remontent bien longtemps avant et dont il est difficile de déterminer le poids relatif. Comment rendre compte de cela étant données les contraintes de forme de la plupart des médias presse écrites/TV/radio. C’est d’ailleurs indiqué dans l’article de Télérama : la plupart des économistes sont réticents à aller dans les médias car il est impossible d’expliquer un phénomène économique en 30 secondes. Même une tribune dans la presse écrite est bien insuffisante et oblige à des raccourcis mettant en avant les biais de l’auteur. Les médias c’est de l’actualité quotidienne, ce qui veut dire pas de recul. Aux Etats-Unis, les blogs d’économie ont de ce point de vue comblé une lacune fondamentale, même s’il y a forcément un biais de sélection au niveau des lecteurs (la plupart des lecteurs de blogs d’économie sont déjà des personnes informées prenant du recul par rapport au traitement médiatique).

Sur un autre plan, on pourrait ainsi s’interroger sur le rôle des médias dans le développement de la crise. Cet article étudie la question au sujet de la dette grecque. 

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Appel à communication : « Performance et institutions : de l’efficience au pluralisme ? »

C.H.

Le laboratoire « Organisations marchandes et institutions » de l’Université de Reims Champagne-Ardenne organisera les 17 et 18 novembre prochains un colloque international sur le thème « Performance et institutions : de l’efficience au pluralisme ? ». Voici l’appel à communication :

Performances et institutions : de l’efficience au pluralisme ?

Les propositions de communication sont à envoyer pour le 15 mars 2011 au plus tard. Je m’engage à payer une coupe de Champagne à tous les lecteurs du blog qui viendront participer 😉

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Joyeux Noël !

C.H.

Pas beacoup d’activité sur le blog ces derniers temps. C’est les vacances après tout. Je passe quand même brièvement pour souhaiter un joyeux Noël à tous et vous donner rendez-vous dès la semaine prochaine pour une progressive remise en route. Ah, sinon je me suis enfin décidé à créer ma page perso (le site de mon labo n’étant pas très souple) que je devrais enrichir progressivement…

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Les JECO : du bon… et du moins bon

C.H.

Les Journées de l’Economie se déroulent actuellement à Lyon. Il y a quelques innovations, avec notamment la remise d’un prix du meilleur billet de blog économique. C’est incontestablement une excellente initiative. Il y a aussi du moins novateur et surtout du moins bon avec la n-ième enquête sur les connaissances économiques des français. Tous les ans, on vient nous expliquer que les français sont nuls en économie parce que moins de la moitié des répondants est capable d’estimer le revenu médian. Tous les ans, on est obligé de répondre en expliquant que ce type d’enquête n’a qu’un intérêt limité.

Déjà, avant de conclure que les français sont nuls en économie, il serait bon de faire des comparaisons avec les résultats d’enquêtes similaires menées dans d’autres pays (s’il n’y en a pas, il faudrait peut être se poser des questions…). La médiocrité, c’est d’abord relatif avant d’être absolue. Mais surtout, quand je lis cette remarque très intelligente de Michel Camdessus qui s’étonne que les personnes qui ont suivi des études d’économie fassent à peine mieux que les autres, je m’étrangle :  « Seulement un point d’écart! J’ai bien envie d’interroger mes amis du Ministère de l’Education Nationale à ce sujet« . Je vais être méchant, mais c’est l’une des remarques les plus stupides que j’ai lu depuis un moment. Déjà, on pourrait faire remarquer qu’il y a quelques années des étudiants d’économie s’étaient mobilisés pour dénoncer l’absence de prise en compte des faits économiques dans l’enseignement de l’économie dans le supérieur. Or, le questionnaire dont on parle porte uniquement sur des faits économiques. Il y a donc peut être un problème avec l’enseignement de l’économie, mais pas le problème que l’on croit.

Plus fondamentalement, mais j’ai l’impression de me répéter (avec d’autres) : l’économie, avant d’être des faits (et la « science du domestique », expression que Camdessus devrait copyrighter !!) , c’est un mode de raisonnement, un mode d’appréhension des phénomènes économiques et sociaux. Est-ce qu’il est vraiment étonnant que des personnes dont les études d’économie peuvent remonter à 5, 10, 20 voire 30 ans ne connaissent pas certaines données économiques qui, par définition, ont changé depuis que ces personnes ont fait leurs études ? S’il y a un responsable, ce n’est pas les enseignants mais plutôt les médias français dont la médiocrité (relative, il suffit de comparer avec The Economist  ou The Financial Times) en matière de traitement de l’information économique ne cesse d’être réaffirmé. Pour être honnête, les politiques ont aussi une part de responsabilité, eux qui ne cessent d’utiliser le mensonge économique pour défendre leurs idéologies (et leurs intérêts personnels) et dont les propos sont relayés généralement de manière complaisante par les médias.

Peut-être les français sont-ils réellement nuls en économie. Mais cela reste à prouver par une vraie étude comparative qui intègre ce que tout économiste sait : l’économie, c’est d’abord un raisonnement et la compréhension de mécanismes avant d’être la connaissance de données brutes. Et que l’on arrête de se tromper de cible pour expliquer la supposée médiocrité économique des français. Finalement, ce qui reste le plus déplorable, c’est que cette « enquête » soit présentée dans le cadre des JECO. A la réflexion, c’est assez inquiétant…

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