Archives de Tag: incomplétude

Théorie de l’utilité espérée et incomplétude

Il y a quelques semaines, j’avais présenté l’intéressant argument de Larry Temkin concernant l’impossibilité d’intégrer une hypothèse d’incomplétude des préférences dans la théorie de l’utilité espérée. Comme l’avaient fait remarquer certains commentateurs, l’argument de Temkin ne semblait pas définitif mais je n’arrivais pas vraiment à formuler une objection. C’est chose faite dans ce court papier :

« Expected Utility and Incompleteness: A Rejoinder to Temkin« 

Comme d’habitude, les commentaires sont les bienvenus.

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Incomplétude et théorie de l’utilité espérée : un « théorème d’impossibilité »

J’ai commencé la lecture dernièrement de Rethinking the Good, du philosophe Larry Temkin. L’ouvrage, paru en 2012, reprend et développe 25 ans de réflexion de l’auteur sur la nature du raisonnement moral et sur un certain nombre de paradoxes qui émergent dès lors que l’on s’interroge sur la manière appropriée d’agréger le bien-être des membres d’une population. On peut voir cet ouvrage comme une longue réponse à la partie 4 de Reasons and Persons de Derek Parfit, paru lui en 1984. L’article de Temkin « Intransitivity and the Mere Addition Paradox », publié en 1987, est une excellente introduction aux thèmes développés dans son livre. Je reviendrai dessus dans un prochain billet. Ici, je vais revenir sur la discussion que Temkin propose dans son chapitre 8 de la théorie de l’utilité espérée, et plus particulièrement sur la manière dont celle-ci peut s’accommoder de l’incomplétude des préférences (ou de toute autre relation qui ordonne les états du monde). Lire la suite

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L’indécision et sa résolution : une analogie entre choix individuel et choix social

L’indécision est un problème auquel la plupart des individus sont souvent confrontés, notamment lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes dans le cadre d’un problème complexe, mais pas uniquement. Au restaurant, vous pouvez par exemple avoir le choix sur la carte des desserts entre une tarte aux pommes, une glace et une crème brulée et, en sachant que la tarte est l’alternative que vous préférez la moins, avoir des difficultés à vous prononcer entre les deux autres alternatives. De même, et de manière moins anecdotique, il peut être difficile de trancher entre un travail bien rémunéré mais à l’autre bout du pays et un travail moins bien rémunéré mais sur place. Les deux exemples que je viens de donner relève d’une forme d’indécision « préférentielle » qu’il ne faut pas confondre avec deux autres phénomènes proches mais néanmoins différents.

Tout d’abord, on peut avoir des difficultés à prendre une décision parce que l’on fait face à une situation d’incertitude. Dans ce cas, on pourrait parler « d’indécision épistémique » : on ne connait pas précisément les conséquences de nos choix potentiels, et c’est notre difficulté à former des probabilités subjectives concernant ces conséquences qui nous fait hésiter. Par ailleurs, on confond souvent indécision et indifférence. Ce sont pourtant deux choses bien différentes : l’indécision bloque la prise de décision, pas l’indifférence : si je suis réellement indifférent, je serai enclin à utiliser n’importe quel mécanisme aléatoire me permettant de faire un choix. Ce n’est pas le cas avec l’indécision. Lire la suite

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