Smokers respond to (some) incentives

Offrez 750 $ à quelqu’un pour qu’il arrête de fumer pendant 6 mois et il  y a trois fois de plus de chance pour qu’il arrête effectivement de fumer que si vous vous contentez de le soumettre à une campagne d’information, d’après une étude menée aux Etats-Unis auprès de 900 employés de General Electric. Apparemment, les programmes d’incitations financières anti-tabagisme fonctionnent mais uniquement lorsque la somme offerte est substantielle. Il est intéressant de se rappeler, qu’en dépit de la hausse (non négligeable) du prix des cigarettes en France, la consommation n’a que faiblement baissée. Conclusion superficielle* : une incitation financière « positive » semble être plus efficace qu’une incitation « négative ». Voilà une observation de plus à ranger au rayon (qui commence à se remplir) des « anomalies« …

* En fait, les choses sont évidemment beaucoup plus compliquées que cela. De multiples autres facteurs peuvent expliquer ce résultat.

7 Commentaires

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7 réponses à “Smokers respond to (some) incentives

  1. En même temps arrêter de fumer rapporte beaucoup plus que cela… A 5 euros le paquet, l’économie directe réalisée pour un fumeur à un paquet par jour est de pratiquement 2000 euros par an. Je pense que cette étude décrit ce dont parle Schelling dans « the intimate contest for self-control » : le poids des engagements symboliques pris vis à vis de tiers.

  2. Pierre

    La différence avec le prix du paquet de cigarettes peut aussi venir de préférences hyperboliques, « théorie » très à la mode. Si on refuse les 750$, on ne pourra pas forcément décider de fumer aujourd’hui et de les prendre demain (du moins pas indéfiniement).

  3. stagell

    Il y a une chose qui m’étonne dans ce que vous écrivez : vous affirmez que la consommation du tabac n’a que peu baissé depuis que les prix montent. Au contraire,, consommation de tabac et prix du produit sont étroitement corrélé en France depuis 1975, c’est à dire depuis que le prix relatif du tabac augmente http://www.insee.fr/fr/ffc/figure/NATTEF06212.xls .

  4. Linca

    En fait, je ne comprends pas pourquoi c’est une anomalie : offrir $750 à quelqu’un pour qu’il arrête de fumer pendant six mois, cela veut dire que la première cigarette fumée pendant la période a un coût marginal de $750… Il serait peut être efficace d’interdire la vente de cigarettes à tout format inférieur à la vingtaine de cartouche ?

  5. Pierrette

    Je vais me mettre à fumer pour qu’on me propose d’arrêter et ensuite je vais me faire payer pour arrêter… Quand on voit les économies réalisées par les gens qui arrêtent de fumer, on en comprend pas qu’ils ne soient pas plus nombreux

  6. L’expérience était intéressante. Je me demande ce qu’ont pu penser ceux à qui on offrait une aide au sevrage tabagique sans les payer : ils devaient savoir que les autres touchaient, et donc pester un peu. Il y a quelque chose qui m’échappe dans la comparaison entre ces deux groupes.

    Le coût de l’arrêt doit être ramené à un (1) arrêt. Si 750 $ sont donnés à 14,7 % des tentatives, cela fait un coût unitaire pour un arrêt de 5100 $ (3650 €) si c’est ramené à tout le groupe. Ça commence à faire cher. C’est la raison pour laquelle l’expérience n’a pas été généralisée… La conclusion n’est pas positive pour l’entreprise.

    Enfin et surtout c’est une nouvelle preuve de l’inefficacité du protocole d’aide : 14,7 % d’arrêt confirmé, c’est moins du tiers de ce que d’autres méthodes non médicales permettent d’atteindre. Le nombre de programmes atteignant 50 % (une chance sur deux à un an) est important, à condition de s’exonérer de pharmacothérapie, patch, gommes et tutti quanti. Cela a été publié scientifiquement, mais bien entendu on ne veut pas trop en parler. Voir notamment les études faites par Manfred Neuberger, expert OMS et professeur de Santé Publique à Vienne…

    Il y aurait avantage à démédicaliser les aides à l’affranchissement du tabagisme.

  7. « trois fois plus de chances »… ça ne fait que 15 % (trois fois 5 %).

    le mieux serait de ne pas faire payer les numéros de téléphone dits « d’aide » à l’arrêt du tabac, de laisser les fumeurs aller librement dans les consultations spécialisées (sans nécessairement passer par le médecin traitant), et de ne pas faire payer les substitut nicotinique (plus précisément les rembourser et les mettre TOUS sur ordonnance médicale).

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