Réinventer la roue…

J’ai commencé à parcourir les deux volumes de l’étude de Ken Binmore dans laquelle celui-ci développe une perspective évolutionnaire pour défendre une théorie égalitariste et naturaliste de la justice (contre Harsanyi et contre Rawls). A titre personnel, ce n’est pas tant sa théorie de la justice en tant que telle qui m’intéresse, bien que son point de vue humien qui s’oppose à la perspective kantienne me séduise mais plutôt sa méthodologie et surtout son usage d’un cadre méthodologique évolutionnaire. Plus spécifiquement, je cherche à savoir si la distinction entre usage naturaliste et usage analogique de la théorie des jeux évolutionnaires (même si en fait Binmore utilise des jeux répétés) proposée par certains auteurs est vraiment pertinente. Enfin bref, je m’égare…

Dans l’introduction du volume 2, Binmore à un petit mot doux pour les biologistes évolutionnaires qui semble résonner comme une sorte d’impérialisme économique :

« Evolutionary biologists seem to spend a good deal of their time reinventing wheels that game theorists have been rolling around for decades« .

Pas très sympa… jusqu’à ce que je me rappelle que je m’étais fait la même réflexion. Cela me conforte dans l’idée que, pour éviter de réinventer la roue tous les jours, il est pas mal de regarder de temps en temps ce qu’il se fait ailleurs, y compris dans des disciplines qui peuvent paraître éloignées de la notre… Bon sinon, Binmore tacle aussi sévèrement Kant : « As far as I can see, Kant’s rationality arguments escape derision only because they are expressed in sucu obscure language that nobody can follow them« . Kant, le premier philosophe post-moderne ?

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