Too big to fail – again

Simon Johnson met en avant, une fois de plus, la nécessité de veiller à l’avenir à ce que les institutions financières n’atteignent plus une taille si importante que le système financier ne puisse supporter leur disparition. Comme il l’indique, c’est un point de vue qui est aujourd’hui largement partagé (j’en avais parlé ici). On peut lire toutefois un autre point de vue intéressant sur Free Exchange, avec l’idée que la corrélation entre la taille d’une institution financière et le risque systémique dont elle est porteuse n’est pas nécessairement significative : le problème n’est pas le niveau de capitalisation mais plutôt l’importance de l’effet de levier et la manière dont l’institution est liée aux autres acteurs d’importance. Si maintenant le « too big to fail » est vraiment un problème, une solution originale est proposée par Willem Buiter (via Free Exchange encore) : taxer les banques en fonction de leur taille :

« When size creates externalities, do what you would do with any negative externality: tax it.

The other way to limit size is to tax size. This can be done through capital requirements that are progressive in the size of the business (as measured by value added, the size of the balance sheet or some other metric). Such measures for preventing the New Darwinism of the survival of the fattest and the politically best connected should be distinguished from regulatory interventions based on the narrow leverage ratio aimed at regulating risk (regardless of size, except for a de minimis lower limit) ».

Le reste de l’article de Buiter est également très intéressant et mérite d’être lu.

8 Commentaires

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8 réponses à “Too big to fail – again

  1. misala

    C’est très beau tout cela mais c’est déjà trop tard. Le sauvetage des banques, c’est la consécration du too big to fail. Alors les groupes bancaires veulent encore plus devenir très très gros. Il suffit de voir le nombre de rapprochement qui ont déjà eu lieux au Royaume-Uni, en Allemange et en France.

  2. Real

    merci pour la reference a cet article de Buiter qui enumere bien les differentes facettes du probleme.
    Il m’apparait toutefois que ces mega-banques ont pu grossir en general parce que les cash flow abondants et stables de la banque de detail ont ete redeployes dans les activites de banque d’investissement. A mesure que la politique monetaire devenait expansionniste et que les spread de credit se contractaient, le levier sur ces activites (ou le VAR ) devait augmenter naturellementpour maintenir les rendements sur fonds propres. La course a la taille etait lancee avec les consequences que l’on sait.
    Je crains donc que la composante politique monetaire soit trop souvent occultee dans le debat sur le too big to fail.

  3. MacroPED

    Question bête: que propose Simon Johnson pour éviter que too bid to fail ne puisse plus exister?

  4. Que pensez vous de l’opinion de P. Krugman sur le « too big to fail »?

    http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/06/18/too-big-to-fail-fail/

  5. C.H.

    Krugman a probablement raison. Pour autant, je ne pense pas qu’avoir des institutions financières massives soit une bonne chose, ne serait-ce que pour des raisons de gouvernance et de contrôle interne. Mais sur le sujet, ce billet sur orgtheory.net est beaucoup plus riche :

    systemic risks: too big, too complicated or too central?

  6. elvin

    1. dans le domaine biologique (et qu’est-ce que l’économie sinon de la biologie sociale ?) les organismes se complexifient justement pour devenir plus résistants aux chocs externes. Pourquoi serait-ce l’inverse pour le système financier ?

    2. comment est-il possible de compter sur l’Etat pour éviter le retour des crises alors que c’est lui qui les fabrique de toutes pièces ? Plus on lui donnera de pouvoirs dans ce domaine plus il y aura de crises et plus elles seront graves.

    2. pourquoi la banque ne s’inspirerait-elle pas de l’assurance qui a inventé le système de réassurance privée ? probablement parce que les banques ont inventé les mythes du « too big to fail » et du « risque systémique », et se sentent en sécurité quoi qu’elles fassent. S’il était clair que l’Etat ne lèvera pas le petit doigt en cas de difficulté, d’une part les organismes financiers deviendraient plus prudents dans leur gestion, et d’autre part ils inventeraient un système efficace d’assurance mutuelle.

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