Acemoglu sur la crise financière

Remarquable essai de Daron Acemoglu sur la crise financière et les leçons à en tirer pour la science économique. On peut trouver ici un petit résumé de son point de vue. Acemoglu est l’un des économistes les plus brillants et les plus productifs dans le champ de l’économie politique et de la croissance. Ce qu’il raconte dans ce texte est intéressant car il souligne combien la crise financière montre que la théorie économique a encore beaucoup à nous apporter (pour faire le lien avec ce qui est raconté dans le billet précédent).

L’une des raisons pour lesquelles peu de personnes ont véritablement sentie venir la crise est, selon Acemoglu, l’oubli du rôle des institutions. Une autre raison est la croyance dans le fait que la volatilité de l’économie de marché était de l’histoire passée. Une troisième cause, qui est effectivement majeure, c’est que l’on a oublié combien les problèmes d’agence peuvent être grands dans les grandes organisations (voir ici par exemple), et qu’on les a précisément sous-estimés. Il y a donc un côté « positif » à cette crise : souligner que la théorie économique a des contributions essentielles à apporter dans l’avenir.

« But on the brightside, the crisis has increased the vitality of economics and highlighted several challenging, relevant and exciting questions. These range from the ability of the market system to deal with risks, interconnections and the disruptions brought about by the process of creative destruction to issues of a better framework for regulation and the relationship between underlying institutions and the functioning of markets and organizations ».

Je ne saurais être davantage en phase avec cela. Il y a d’autres très bonnes idées dans le papier. A lire impérativement.

3 Commentaires

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3 réponses à “Acemoglu sur la crise financière

  1. Gu Si Fang

    Mais de quelles institutions parle-t-il?

    Par exemple, lorsqu’il écrit : « Forgetting the institutional foundations of markets, we mistakenly equated free markets with unregulated markets. » je traduis par « We thought that a hampered market with central banks, FRB and legal tender laws would retain the nice equilibrium properties of an unregulated market based on private property – but it didn’t. » Mais quelque chose me dit que ce n’est pas ce que pense Acemoglu…

    Nous avons un système monétaire qui ressemble à un gros faux-monnayeur entouré de receleurs. Ah! tiens! ça marche pas… m’enfin?

  2. Gu Si Fang

    On a plutôt vu passer des commentaires élogieux sur l’article d’Acemoglu. Voici l’une des rares critiques :
    http://www.nakedcapitalism.com/2009/01/why-so-little-self-recrimination-among.html

    L’auteur n’est pas universitaire mais travaille dans une banque d’investissement…

  3. Gu Si Fang

    Voici une interview d’Econtalk qui arrive à point nommé! Je ne l’ai pas encore écoutée, mais Russ Roberts et Acemoglu, ça promet :

    http://www.econtalk.org/archives/2009/02/acemoglu_on_the.html

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